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Minuit
-
L'Établi
Robert Linhart
- Minuit
- Double
- 9782707340924
L'Établi, ce titre désigne d'abord les quelques centaines de militants intellectuels qui, à partir de 1967, s'embauchaient, « s'établissaient » dans les usines ou les docks. Celui qui parle ici a passé une année, comme O.S. 2, dans l'usine Citroën de la porte de Choisy. Il raconte la chaîne, les méthodes de surveillance et de répression, il raconte aussi la résistance et la grève. Il raconte ce que c'est, pour un Français ou un immigré, d'être ouvrier dans une grande entreprise parisienne.
Mais L'Établi, c'est aussi la table de travail bricolée où un vieil ouvrier retouche les portières irrégulières ou bosselées avant qu'elles passent au montage.
Ce double sens reflète le thème du livre, le rapport que les hommes entretiennent entre eux par l'intermédiaire des objets : ce que Marx appelait les rapports de production.25 prêts
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LCPDes hommes
Laurent Mauvignier
- Minuit
- Double
- 9782707340702
Ils ont été appelés en Algérie au moment des « événements », en 1960. Deux ans plus tard, Bernard, Rabut, Février et d'autres sont rentrés en France. Ils se sont tus, ils ont vécu leurs vies.
Mais parfois il suffit de presque rien, d'une journée d'anniversaire en hiver, d'un cadeau qui tient dans la poche, pour que, quarante ans après, le passé fasse irruption dans la vie de ceux qui ont cru pouvoir le nier.
Des hommes a reçu le prix des Libraires et le prix Initiales en 2010.
« Des hommes, magnifique et bouleversant lamento collectif, n'est pas un roman sur la guerre d'Algérie, c'est un livre où parlent tous ceux qui ne trouveront jamais la paix. C'est un livre sur la guerre qui continue après la guerre. Aussi violente, sanglante, et injuste, elle est désormais intérieure, comme une hémorragie interne dont on ne guérit pas. Même si Laurent Mauvignier raconte, avec une force et une précision incroyables, les derniers combats entre l'armée française et le FLN, le traumatisme qu'il décrit est le même que celui dont ont souffert, à en devenir fous, à en mourir, les rescapés du Chemin des Dames ou les vétérans du Vietnam.
C'est le septième livre de Laurent Mauvignier. Le plus accompli, le plus torrentiel, le plus étourdissant, celui qui les rassemble tous. [...] Sa prose, étonnante, organique et polyphonique, mêle les récits de tous les anonymes pour n'en faire qu'un. » (Jérôme Garcin, Le Nouvel Observateur)25 prêts
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LCPParis-Brest
Tanguy Viel
- Minuit
- Double
- 9782707341716
Il est évident que la fortune pour le moins tardive de ma grand-mère a joué un rôle important dans cette histoire. Sans tout cet argent, mes parents ne seraient jamais revenus s'installer dans le Finistère. Et moi-même sans doute, je n'aurais jamais quitté Brest pour habiter Paris. Mais le vrai problème est encore ailleurs, quand il a fallu revenir des années plus tard et faire le trajet dans l'autre sens, de Paris vers Brest.
« Tanguy Viel est un romancier rare par sa double maîtrise du style et de l'intrigue. On se laisse envoûter par ses phrases verglacées, son suspense joué puis déjoué, ses silhouettes dépareillées. On fait mille détours inutiles puis on est soudain de retour sur les lieux du crime, où tournent dans le ciel des vautours. » (Marie-Laure Delorme, Le Journal du dimanche)
« C'est à Brest que l'écrivain a planté son théâtre, pas au grand air vivifiant de l'océan mais dans celui vicié de maisons aux murs de granit épais. Autant dire au bout du monde, dans ce Finistère où ses personnages sont travaillés à la fois par l'appel du large et par le carcan séculaire des usages provinciaux. Et c'est l'argent qui sera le nerf de la guerre. » (Sabine Audrerie, La Croix)
« En revisitant avec une grande rigueur le roman noir, ce jeune romancier construit une oeuvre mélancolique, non sans humour. Son écriture va en se dépouillant, toujours aussi efficace, précise, visuelle, d'une remarquable économie. » (Isabelle Rüf, Le Temps)25 prêts
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LCPAu rendez-vous allemand
Paul Eluard
- Minuit
- Double
- 9782707340207
Ce volume rassemble des poèmes de Paul Éluard (1895-1952) publiés pendant la Seconde Guerre mondiale, le plus souvent dans la clandestinité sous des pseudonymes tels que Jean du Haut ou Maurice Hervent, dans divers recueils, revues et brochures (dont L'Honneur des poètes, Minuit, juillet 1943 et Europe, Minuit, mai 1944). Ainsi le recueil Poésie et vérité 1942, publié en octobre 1942 aux Éditions de la Main à la Plume, et dans lequel figurent « La Dernière Nuit et quelques autres poèmes dont le sens ne peut guère laisser de doutes sur le but poursuivi : retrouver, pour nuire à l'occupant, la liberté d'expression ».
L'un de ces « quelques autres poèmes » est Liberté.
« Et partout en France, écrit Paul Éluard dans la bibliographie du recueil, des voix se répondent, qui chantent pour couvrir le lourd murmure de la bête, pour que les vivants triomphent, pour que la honte disparaisse. »
Ces poèmes d'Éluard furent recueillis en un volume publié aux Éditions de Minuit en avril 1945, avec trois autres poèmes inspirés entre 1936 et 1938 par la guerre d'Espagne. C'est cette édition qui est reprise ici.
Table des matières.
AU RENDEZ-VOUS ALLEMAND : Avis - Courage - Les belles balances de l'ennemi - Chant nazi - « Un petit nombre d'intellectuels français s'est mis au service de l'ennemi » - Les sept poèmes d'amour en guerre - Critique de la poésie - L'aube dissout les monstres - Enterrar y callar - Les armes de la douleur - Tuer - Bêtes et méchants - D'un seul poème entre la vie et la mort - Pensez - On te menace - À celle dont ils rêvent - En plein mois d'août - Le poème hostile - Comprenne qui voudra - Gabriel Péri - Dans un miroir noir - Charniers - Le même jour pour tous - Chant du feu vainqueur du feu - À l'échelle humaine - Les vendeurs d'indulgence - Faire vivre // POÉSIE ET VÉRITÉ 1942 : Liberté - Sur les pentes inférieures - Première marche, la voix d'un autre - Le rôle des femmes - Patience - Un feu sans tache - Bientôt - La halte des heures - Dimanche après-midi - Douter du crime - Couvre-feu - Dressé par la famine - Un loup - Un loup - Du dehors - Du dedans - La dernière nuit // RAISONS D'ÉCRIRE, ENTRE AUTRES, ET BIBLIOGRAPHIE : Novembre 1936 - La victoire de Guernica - Les vainqueurs d'hier périront.25 prêts
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LCPLa Question
Henri Alleg
- Minuit
- Double
- 9782707341945
Après l'interdiction de parution du quotidien Alger Républicain dont il était directeur, Henri Alleg a été arrêté le 12 juin 1957 par les parachutistes de la 10e D. P., qui l'ont séquestré à El-Biar pendant un mois entier. Livre emblématique, La Question est le récit de cette détention, Henri Alleg y dénonçant les tortures dont il a été victime. L'ouvrage fut saisi à deux reprises : quelques semaines après sa parution, en 1958, puis en 1959.
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LCPApprendre à finir
Laurent Mauvignier
- Minuit
- Double
- 9782707340153
Il avait dit : ici, je n'en peux plus. Avec toi je ne peux plus. Alors après son accident, les semaines dans la chambre blanche, son retour à la maison pour la convalescence, ça a été comme une nouvelle chance pour elle, pour eux. Elle a repris confiance et elle s'est dit, je serai celle qui donnera tout, des fleurs, mon temps, tout. Pour que tout puisse recommencer.
Apprendre à finir a reçu le prix Wepler 2000, le prix du Livre Inter 2001 et le prix du second roman des libraires 2001.
« Il y a, comme ça, des pages à couper le souffle. Et des phrases d'autant plus envoûtantes qu'elles ont beau être longues, elles portent en elles le rythme de la coupure, brèches de la virgule mais aussi reprises de souffle par celui qui s'emporte. Coupures et emportements d'un monologue schizophrène - et c'est là une réussite : restituer toute la schizophrénie qu'implique la douleur, qu'implique toute rupture, quand on veut encore ce que l'autre ne peut plus - en vrais symptômes d'un deuil rétrospectif. Amour et haine, espoirs et doutes, culpabilité. » (Nelly Kaprièlian, Les Inrockuptibles)
« Laurent Mauvignier fait admirablement parler les silences, sentir les hésitations, les doutes, la peur de la solitude, l'obsession du malheur. On la voit, cette femme dans son manteau râpé d'un marron défraîchi, le cheveu mou, le visage ravagé d'angoisse, cherchant à deviner sur les traits apaisés d'un époux qui va de mieux en mieux le reflet d'un bonheur dont elle sera bientôt exclue. » (Michèle Gazier, Télérama)
« Rarement un écrivain aura donné une voix aussi forte à ce déchirement et à cette douleur qu'aucune raison n'allège ni console. Une voix directe et nue, elle-même déchirée, qui ne cherche pas à prendre le relais de la réflexion, qui n'explique rien, qui se contente de pâtir. » (Patrick Kéchichian, Le Monde)25 prêts
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LCPDans la foule
Laurent Mauvignier
- Minuit
- Double
- 9782707340610
Jeff et Tonino venus de France, Geoff et ses frères de Grande-Bretagne, Tana et Francesco qui viennent de se marier en Italie, mais aussi Gabriel et Virginie de Bruxelles, tous seront au rendez-vous du « match du siècle » : la finale de la coupe d'Europe des champions qui va se jouer au stade du Heysel, ce 29 mai 1985.
Dans la foule a reçu le prix du roman Fnac en 2006.
« Le livre commence juste avant le drame et se termine longtemps après. Les pages qui évoquent celui-ci, loin de tout naturalisme ou moralisme - là aussi, les bons comme les méchants ont la parole -, sont parmi les plus saisissantes qu'il nous ait été donné de lire depuis longtemps. On reste profondément impressionné par la puissance, la rigueur et la subtilité narrative du livre. Mais cela ne serait rien - ou si peu - sans sa visée réelle : une sorte de parti pris, d'engagement, au sens le plus noble de ces mots. » (Patrick Kéchichian, Le Monde)
« Dans la foule est un choeur de confessions époumonées, une polyphonie de douleurs singulières que le 29 mai 1985 a réunies, que Mauvignier nous restitue dans une fresque qui décrit à la fois la fin d'un monde et le tonitruant silence qui s'ensuit. Le plus surprenant, le plus émouvant aussi : du pur spectacle de la bestialité, Mauvignier a su tirer un livre d'une grande humanité. Ne cherchez pas à comprendre. Lisez. C'est inoubliable, comme le Heysel. » (Jérôme Garcin, Le Nouvel Observateur)25 prêts
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LCPLa Rose blanche. Six Allemands contre le nazisme
Inge Scholl
- Minuit
- Double
- 9782707342034
Le printemps 1943. La bataille de Stalingrad venait de se terminer par la défaite des forces allemandes. Apparurent alors à Munich des affiches où on lisait :
« Ont été condamnés à mort pour haute trahison :
Christoph Probst, 24 ans,
Hans Scholl, 25 ans,
Sophie Scholl, 22 ans.
La sentence a été exécutée. »
Les trois étudiants décapités à la hache étaient, avec trois de leurs compagnons qui seront exécutés plus tard, les animateurs d'un mouvement de résistance, « La Rose Blanche », dont les Munichois avaient pu lire les tracts depuis quelques mois.
Inge Scholl, soeur des deux premiers, raconte ici leur histoire : l'enfance en Bavière dans une famille protestante, l'entrée dans la Jeunesse hitlérienne, puis, peu à peu, la découverte de la réalité nazie et, enfin, cette décision déchirante : la résistance contre leur propre pays en guerre.
« La vraie grandeur, écrit Inge Scholl, est sans doute dans cet obscur combat où, privés de l'enthousiasme des foules, quelques individus, mettant leur vie en jeu, défendent, absolument seuls, une cause autour d'eux méprisée. »
Ces six universitaires ont plus que personne contribué à sauver l'honneur de l'Allemagne. Pascal disait : « Je ne crois que les histoires dont les témoins se feraient égorger. » Nous devons croire celle-ci, entre toutes, aujourd'hui.
Traduit de l'allemand par Jacques Delpeyrou, publié par les Éditions de Minuit en 1955.
Sommaire : Préface - Printemps 1943 - Tracts de la Rose blanche - Tracts du Mouvement de Résistance - Le dernier tract.25 prêts
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LCPMarie Madeleine Marguerite de Montalte Tome 3 : La vérité sur Marie
Jean-Philippe Toussaint
- Minuit
- Double
- 9782707342379
L'orage, la nuit, le vent, la pluie, le feu, les éclairs, le sexe et la mort. Plus tard, en repensant aux heures sombres de cette nuit caniculaire, je me suis rendu compte que nous avions fait l'amour au même moment, Marie et moi, mais pas ensemble.
« C'est très beau. D'une beauté stupéfiante par instants, à laquelle prennent part tout à la fois la clarté et la vigueur de l'écriture de Toussaint, sa puissance d'évocation qui rappelle celle d'un plasticien, la rigueur de son architecture romanesque millimétrée, la discrète méditation sur la distance, le réel et l'imagination qui court en filigrane de l'intrigue, la sensualité qui préside au portrait de Marie tel qu'il se dessine - cette vérité sur Marie que promettait le titre du roman, et qui se confond finalement avec l'amour qu'elle inspire. » (Nathalie Crom, Télérama)
Prix Décembre 2009, La Vérité sur Marie est le troisième volet de l'ensemble romanesque Marie Madeleine Marguerite de Montalte, qui retrace quatre saisons de la vie de Marie, créatrice de haute couture et compagne du narrateur : Faire l'amour, hiver (2002) ; Fuir, été (2005, prix Médicis) ; La Vérité sur Marie, printemps-été (2009) ; Nue, automne-hiver (2013).25 prêts
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LCPL'Été 80
Marguerite Duras
- Minuit
- Double
- 9782707340931
« Au début de l'été, Serge July m'a demandé si j'envisageais dans les choses possibles d'écrire pour Libération une chronique régulière. J'ai hésité, la perspective d'une chronique régulière m'effrayait un peu et puis je me suis dit que je pouvais toujours essayer. Nous nous sommes rencontrés. Il m'a dit que ce qu'il souhaitait, c'était une chronique qui ne traiterait pas de l'actualité politique ou autre, mais d'une sorte d'actualité parallèle à celle-ci, d'événements qui m'auraient intéressée et qui n'auraient pas forcément été retenus par l'information d'usage. Ce qu'il voulait, c'était : pendant un an chaque jour, peu importait la longueur, mais chaque jour. J'ai dit : un an c'est impossible, mais trois mois, oui. Il m'a dit : pourquoi trois mois ? J'ai dit : trois mois, la durée de l'été. Il m'a dit : d'accord, trois mois, mais alors tous les jours. Je n'avais rien à faire cet été-ci et j'ai failli flancher, et puis non, j'ai eu peur, toujours cette même panique de ne pas disposer de mes journées tout entières ouvertes sur rien. J'ai dit : non, une fois par semaine, et l'actualité que je voulais. Il a été d'accord. Les trois mois ont été couverts à part les deux semaines de fin juin et début juillet. Aujourd'hui, ce mercredi 17 septembre, je donne les textes de L'Été 80 aux Éditions de Minuit. C'est de cela que je voulais parler ici, de cette décision-là, de publier ces textes en livre. J'ai hésité à passer à ce stade de la publication de ces textes en livre, c'était difficile de résister à l'attrait de leur perte, de ne pas les laisser là où ils étaient édités, sur du papier d'un jour, éparpillés dans des numéros de journaux voués à être jetés. Et puis j'ai décidé que non, que de les laisser dans cet état de textes introuvables aurait accusé davantage encore - mais alors avec une ostentation douteuse - le caractère même de L'Été 80, à savoir, m'a-t-il semblé, celui d'un égarement dans le réel. Je me suis dit que ça suffisait comme ça avec mes films en loques, dispersés, sans contrat, perdus, que ce n'était pas la peine de faire carrière de négligence à ce point-là.
Il fallait un jour entier pour entrer dans l'actualité des faits, c'était le jour le plus dur, au point souvent d'abandonner. Il fallait un deuxième jour pour oublier, me sortir de l'obscurité de ces faits, de leur promiscuité, retrouver l'air autour. Un troisième jour pour effacer ce qui avait été écrit, écrire. »
M. D.25 prêts
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LCP« Une jeune femme, prénommée Victoire, découvre un matin son ami Félix mort près d'elle dans son lit. Elle ne se souvient pas de ce qui est arrivé, mais elle file, dans le Sud-Ouest, en emportant ses économies. Sa fugue va durer un an, d'où le titre. Au début, tout va bien. Elle loue une villa au Pays basque, se trouve un amant. Mais l'amant lui vole ses sous et Victoire va parcourir une à une les étapes de la dégringolade sociale : après la villa, les chambres d'hôtel, de plus en plus miteuses, puis la belle étoile ; le vélo, puis l'auto-stop et, quand elle est devenue trop sale, trop dépenaillée pour le stop, la marche au hasard, l'association avec d'autres clochards, le chapardage, la promiscuité, la perte progressive de soi et du monde. L'histoire d'une errance en forme de descente, une aventure picaresque que l'auteur achève en la ramenant à son point de départ.
Un an, dans sa simplicité linéaire, immédiate, met en valeur la poétique d'Echenoz. Celle-ci repose sur le combat perpétuel que se livrent une réalité mystérieuse et dont le sens fuit sans cesse - le monde, les objets, les personnes, les formes, les sons, les paroles, l'espace, le temps - et les mots pour la dire le plus exactement possible. » (Pierre Lepape, Le Monde)
Ce roman est paru en 1997.25 prêts
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LCPDétruire dit-elle
Marguerite Duras
- Minuit
- Double
- 9782707340726
Dans cet hôtel à l'orée de la forêt, trois clients qui ne se connaissent pas, silencieux, solitaires : Élisabeth Alione, Max Thor qui la regarde, et Stein qui regarde Max Thor. Plus tard viendront Alissa Thor, puis Bernard Alione... Fulgurant comme l'amour, silencieux comme la mort, grave comme la folie, âpre comme la révolution, magique comme un jeu sacré, mystérieux comme l'humour, Détruire dit-elle ne ressemble à rien.
Marguerite Duras (1914-1996) a publié Détruire dit-elle en avril 1969. Ce sera, la même année, le premier film qu'elle réalisera entièrement. Anne Villelaur dans Les Lettres françaises écrivait que « Détruire dit-elle est le plus étrange des livres de Marguerite Duras. Il ressemble à une cérémonie dont nous ignorerions le rituel et suivrions néanmoins, fascinés, le déroulement ». Et Maurice Blanchot dans L'Amitié : « Détruire. Comme cela retentit : doucement, tendrement, absolument. Un mot - infinitif marqué par l'infini - sans sujet ; une oeuvre - la destruction - qui s'accomplit par le mot même : rien que notre connaissance puisse ressaisir, surtout si elle en attend les possibilités d'action. C'est comme une clarté au coeur ; un secret soudain. Il nous est confié, afin que, se détruisant, il nous détruise pour un avenir à jamais séparé de tout présent. »25 prêts
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LCPSavannah Bay
Marguerite Duras
- Minuit
- Double
- 9782707342089
« Tu ne sais plus qui tu es, qui tu as été, tu sais que tu as joué, tu ne sais plus ce que tu as joué, ce que tu joues, tu joues, tu sais que tu dois jouer, tu ne sais plus quoi, tu joues. Ni quels sont tes rôles, ni quels sont tes enfants vivants ou morts. Ni quels sont les lieux, les scènes, les capitales, les continents où tu as crié la passion des amants. Sauf que la salle a payé et qu'on lui doit le spectacle.
Tu es la comédienne de théâtre, la splendeur de l'âge du monde, son accomplissement, l'immensité de sa dernière délivrance.
Tu as tout oublié sauf Savannah, Savannah Bay.
Savannah Bay c'est toi. »
Marguerite Duras
« Pièce sublime, pour ne pas changer, méditation d'une comédienne aux portes de la mort. [...]
Savannah Bay : deux femmes, Marguerite Duras et Madeleine Renaud, nous tendent en partage ce que la vérité et la poésie peuvent oser de plus beau. » (Michel Cournot, Le Monde)
Cette édition se compose de deux versions. La première a été publiée en 1982 ; la seconde, en 1983, comporte les variantes établies par Marguerite Duras lorsqu'elle a monté la pièce au Théâtre du Rond-Point avec Madeleine Renaud et Bulle Ogier. Marguerite Duras (1914-1996) publiera un an après L'Amant qui obtiendra le prix Goncourt et la fera connaître au monde entier.25 prêts
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LCPLa Télévision
Jean-Philippe Toussaint
- Minuit
- Double
- 9782707342195
Le livre raconte l'été à Berlin d'un historien d'art qui se prépare à écrire un essai sur Titien Vecellio et, dans le même temps, décide d'arrêter de regarder la télévision. C'est à la fois une description de son travail au quotidien (petits déjeuners studieux, piscines berlinoises, promenades dans les parcs), et une étude de son état d'esprit depuis qu'il a arrêté de regarder la télévision. « À mi-chemin entre le pamphlet et la fable, tout cela est dit avec un humour constant, une écriture limpide mais appliquée au moindre détail. Chacun y retrouvera l'écho de ses propres relations avec la télévision, dans toute leur ambiguïté. » (Françoise Giroud, Le Figaro) « Quelques essayistes ont analysé avec gravité la crise de la représentation - et donc de la civilisation - ouverte par le bombardement continu d'images virtuelles que nous subissons, dans l'extase et le manque. Jean-Philippe Toussaint lui donne une expression romanesque d'une efficacité comique et critique exemplaire. » (Pierre Lepape, Le Monde)La Télévision est paru en 1997.
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LCPUn notaire peu ordinaire
Yves Ravey
- Minuit
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- 9782707342317
Madame Rebernak ne veut pas recevoir son cousin Freddy à sa sortie de prison. Elle craint qu'il ne s'en prenne à sa fille Clémence. C'est pourquoi elle décide d'en parler à maître Montussaint, le notaire qui lui a déjà rendu bien des services.
« Ce n'est pas un huis clos, d'ailleurs de page en page le décor change : ici, dans un faubourg, une maison neuve toute simple, avec véranda et remise au fond du jardin ; là, à la sortie de la ville, la rivière où pêcher ou se baigner ; plus loin, au coeur du bourg lui-même, l'église, le cimetière, le Jolly Café avec sa terrasse, et, sur la place de l'Abbaye, la belle propriété du notaire. Ce n'est pas un huis clos, donc, mais on s'y croirait pourtant, tant on se sent vaguement oppressé, sur le qui-vive, comme avançant en terrain miné, dès lors que s'entrouvre la porte de cet univers provincial, replié sur lui-même, que madame Rebernak parcourt à cyclomoteur, vaillante, infatigable : de la maison familiale où, veuve, elle élève seule ses deux enfants adolescents, au collège où elle est agent de service, passant par la rivière où elle garde un oeil sur les faits et gestes de sa fille Clémence, et par la station-service Shell où, le soir, son fils étudiant se fait un peu d'argent de poche.
Circonspecte, vigilante, telle est madame Rebernak, chez qui l'amour des siens épouse les contours d'une attention sévère et sans relâche. Une prudence un peu âpre qui se mue en tension inquiète le jour où, dans le paysage, surgit le cousin Freddy.
Derrière la linéarité de l'intrigue, l'harmonie discrète et précise de l'écriture, la simplicité des dialogues, s'impose dès les premières pages une narration tendue à l'extrême, dont le ressort intimiste n'exclut pas l'ancrage fort dans un contexte social soigneusement observé et analysé, régi par la relation dominant/dominé, mais où les rébellions et les renversements de rapports de force sont possibles - dussent-ils être violents. C'est madame Rebernak qui en fournira ici la preuve en acte - femme simple, droite, rigoureuse, femme puissante et mère courage, dont ce roman constitue un attentif et admirable portrait. » (Nathalie Crom, Télérama)
Ce roman d'Yves Ravey est paru en 2013.25 prêts
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LCPL'équipée malaise
Jean Echenoz
- Minuit
- Double
- 9782707340894
« Jean Echenoz construit l'une des entreprises littéraires les plus originales et les plus fécondes du roman français d'aujourd'hui : la subversion du roman par déstabilisation douce.
En surface, tout semble calme, ou presque. L'Équipée malaise raconte les aventures drolatiques de deux hommes, Jean-François et Charles, que leur amour déçu pour une même femme va conduire l'un dans une plantation d'hévéas en Malaisie, l'autre parmi les clochards de Paris. Ils se retrouveront bien des années plus tard, embringués sans trop y croire dans un complot minable, avec trafiquants d'armes, indigènes sournois, rafiot de contrebande et mutins d'opérette. Du romanesque de carton-pâte, avec des acteurs qui jouent systématiquement à côté de leur rôle.
Mais tout, précisément, dans ce livre, se joue à côté, avec ce tout petit décalage qui fait que rien jamais ne colle, sans qu'on puisse dire précisément à quel moment, dans quelle marge, se sont produits les gauchissements, quand on a décroché de la réalité - de ce qu'on nomme réalité dans les romans - pour se retrouver dans une sorte de no man's land où rien ne va plus, où les vêtements sont trop petits ou trop grands, où les images ne correspondent pas aux paroles qui les accompagnent, où les conséquences et les causes qui devraient les produire ne s'enchaînent pas vraiment. » (Pierre Lepape, Le Monde)25 prêts
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LCPLes Géorgiques
Claude Simon
- Minuit
- Double
- 9782707341051
Sous l'Ancien Régime, il est officier au régiment de Toul-Artillerie. En 1792, il est élu membre de la Convention. En 1940, il bat en retraite avec son régiment à travers la Belgique. En 1793, il vote la mort du roi. Représentant en mission, il défend la Corse contre Paoli et les Anglais. Il fait planter dans son parc des peupliers d'Italie, des châtaigniers, des hêtres et des acacias. En 1937, il combat sur le front d'Aragon dans les rangs des milices populaires. Poursuivi par l'ennemi, il repasse la Meuse peu avant que les ponts ne sautent. La mort de sa première femme le laisse inconsolable. En 1799, il est ambassadeur auprès de la cour de Naples. Il se plaint à son intendante que les vendanges ont bien trompé. Il est promu général en l'An II. Membre du Comité de salut public, il enjoint aux chefs d'armées de ne pas reculer en deçà de la Meuse. Il s'évade d'un camp de prisonniers près de Dresde. Il achète une jument à Iéna. Il est blessé au passage de l'Adige. Il recommande qu'on épierre bien ses champs. Près de Lérida, il est atteint d'une balle qui lui traverse le cou. Il vote la loi punissant de mort tout émigré rentré en France et pris les armes à la main. Au plus fort de la Terreur, il sauve une royaliste qu'il épouse peu après. À la suite de l'insurrection anarchiste de Mai, il est traqué dans Barcelone par la police. Il...
À des époques différentes et dans des périodes de tumulte et de violence, trois personnages vivent des événements et des expériences qui semblent se répéter, se superposer, de même qu'indifférents à la tragédie, aux déchirements familiaux et politiques, reviennent au long des pages les mêmes travaux des champs, les alternances des saisons, de la pluie, du soleil, des printemps.
Les Géorgiques est paru en 1981.25 prêts
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LCPEmily L.
Marguerite Duras
- Minuit
- Double
- 9782707340832
« Un jour d'été, bar de la Marine, à Quillebeuf. Au large, l'estuaire de la Seine. C'est, à nouveau, Duras. À nouveau ce désoeuvrement maritime, blanc et bleu, des plages tout juste passées de mode, avec un rien de luxe, des clients perdus et des voix qui renouent d'impossibles ruptures. "Je ne peux pas m'arrêter d'écrire, dit la narratrice à l'homme qui l'accompagne, je ne peux pas. Et cette histoire, quand je l'écris, c'est comme si je vous retrouvais... que je retrouvais les moments où je ne sais pas encore ni ce qui arrive, ni ce qui va arriver... ni qui vous êtes, ni ce que nous allons devenir." La narratrice et l'homme qu'elle n'aime plus - ou qu'elle aime - observent deux autres solitaires du bar de la Marine, deux Anglais de l'île de Wight, venus de leur yacht : le "captain" et une femme détruite par l'alcool, jadis peut-être belle. Les deux voix françaises se mêlent aux deux voix anglaises, auxquelles il faudrait ajouter par instants la voix de la douce tenancière des lieux - elle aussi sur le départ. On apprendra le drame du couple anglais et, par échos, celui du couple français. Et l'on rêve de celle qui fut surnommée Emily L., la femme de l'amour fou, la lady des poèmes et des yachts, voguant parmi les îles de la Sonde. Mais la belle journée passe, des pétroliers - hauts immeubles de l'impeccable blanc - montent sur le bleu et le noir. Un bac rouge, fragile, jette sa tache vive. L'immensité entre doucement dans la nuit. Il reste une certaine tranquillité, parcourue d'angoisses : celle du corps qui lit en soi le passage sans remède de toutes choses, "le corps qui lit et qui veut connaître l'histoire depuis les origines, et à chaque lecture ignorer toujours plus avant que ce qu'il ignore déjà". » (Jean-Maurice de Montremy)
Marguerite Duras (1914-1996) a publié Emily L. en 1987.25 prêts
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LCPBe-Bop
Christian Gailly
- Minuit
- Double
- 9782707340276
Début août, dans un site montagneux, près d'un lac, deux hommes, un jeune et un vieux, s'ignorent. L'un cherche du travail. L'autre a trouvé une maison pour les vacances, il emménage. Ils ne peuvent donc pas se rencontrer. Sauf si le jeune trouve du travail, c'est la première condition. La seconde, ce serait que le vieux ait besoin des services du jeune. En vacances, normalement, non. C'est pourtant ce qui va se passer. Comme si c'était écrit. Ça l'est, mais ce n'est pas aussi simple. Il y a des femmes dans cette histoire.
« On a envie de claquer des doigts en le lisant et de se joindre à sa jam tendre et hilarante. Gailly sait faire swinguer la langue. C'est devenu si rare. » (Gilles Anquetil, Le Nouvel Observateur)
« Éblouissant ! Be-Bop refermé, on sourit encore, ravi. La maestria de certains écrivains vous en met plein la vue et vous largue. Pas de danger que Christian Gailly vous traite de cette façon. Par exemple, là, dans ce roman dont le titre annonce la couleur et où il est beaucoup question de Charlie Parker, de Coltrane, de Gerry Mulligan, le profane que nous sommes en matière de jazz, loin d'éprouver une frustration, se sent complice. » (Jean-Pierre Tison, Lire)
« On pourrait dire que Gailly écrit comme il pense, mais il est certainement plus exact de préciser qu'il pense comme il écrit : c'est qu'il a compris, comme peu d'autres, que l'écriture n'est sans doute pas ce point d'impact, ce but à atteindre un peu paralysant, mais bien l'origine même de ce qu'on est, ou de ce qu'on veut être. » (Gilles Tordjman, Les Inrockuptibles)
Be-Bop est paru en 1995.25 prêts
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LCPFranck Chopin n'est pas de ces hommes qui ont eu très tôt un but dans la vie. Nulle vocation chez cet individu sinon celle de vétérinaire, vers dix ans, lorsqu'il aimait tellement soigner les petits mammifères, puis à vingt ans celle de chef de la révolution mondiale (Marx, Engels, Lénine, Chopin) - ensuite plus rien. Ensuite il va faire des études de sciences, qui le ramèneront à s'occuper des animaux - mais son objet d'étude est devenu l'insecte, la mouche plus précisément, qui est un genre qu'on ne soigne pas. Et quatre ou cinq fois dans sa vie, il a disparu deux mois ; comme il connaît peu de personnes, on ne s'est pas trop inquiété.
« Echenoz aime les lieux. Il a un talent fou pour suggérer, décrire une résidence anonyme, un lac artificiel, une gare parisienne, toute la poésie de Paris dans les vitres d'un RER. Il est de cette génération journalistique et voyageuse qui ne croit plus au roman, comme Balzac y croyait : naïvement. » (Jacques-Pierre Amette, Le Point)
« Le narrateur de Lac ne se contente pas de multiplier les rebondissements sans se prendre au sérieux. Des morceaux de réalité sont saisis dans les mailles et les miroitements de ses descriptions pour rire. La banlieue, par exemple, est présente avec une intensité qui renseignera les historiens du futur sur l'urbanisme parisien des années 80. Elle le fera mieux que les photographies, parce que les odeurs rôdent autour des fouillis de formes, les destins s'y faufilent, et les moeurs s'y impriment, comme sur les murs en démolition où restent accrochés des lambeaux de papiers peints usés à la tête des lits, des porte-savons suspendus, et autres vestiges de gestes quotidiens fossilisés.
Lac porte également témoignage sur la façon décousue de parler et de se taire, à la même époque - la nôtre. Les producteurs de cinéma seraient bien avisés de repérer l'aigu des répliques. » (Bertrand Poirot-Delpech, Le Monde)25 prêts
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LCPMarin mon coeur
Eugène Savitzkaya
- Minuit
- Double
- 9782707341389
Dans ce livre, tout se passe pour la première fois. Marin découvre le monde et le monde découvre Marin. Marin ou une partie de Marin peut se dissoudre dans l'eau et s'élever dans l'air. Marin est hypnotisé par un chat. Marin oblige la mer à s'aplatir. Marin mange du poisson et Marin mange de la terre. Le riz fait rire Marin. Marin ou une partie de Marin s'enfuit en carrousel. Qui est Marin et de quoi est-il fait ? À ces deux questions, il n'existe qu'une réponse. Mais l'auteur préfère donner sa langue au crapaud-buffle.
« Marin mon coeur est tout entier dédié à Marin, le fils aîné d'Eugène Savitzkaya. Avec la tendresse d'un entomologiste, l'écrivain observe la capture de son éléphanteau dans les rets du monde. Nain parmi les géants, innocent qui ne hait personne et que personne ne hait, Marin reconstitue peu à peu son corps, apprivoise l'espace et le réorganise à sa mesure. » (Antoine de Gaudemar, Libération)
« Il faut entrer dans ce livre avec le coeur frais et l'haleine pure, puis se laisser aller au rythme du doux babillage qui berce comme si Marin racontait lui-même, parce que le narrateur a donné à l'écrivain le sens d'une langue qui se mâche autant qu'elle se lit. On s'y frotte, parfois elle râpe un peu sur la joue, souvent elle caresse le front, toujours elle va son chemin sans rien demander à personne qu'un peu de temps pour écouter encore ce qui va venir ensuite. Marin mon coeur est une bouffée de vie qui donne du souffle au lecteur patient et attentif. » (Pierre Maury, Le Soir)
Marin mon coeur a reçu le prix des auditeurs Point de mire / RTBF 1993.25 prêts
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LCPMercier et Camier
Samuel Beckett
- Minuit
- Double
- 9782707341426
Mercier et Camier nous invitent au voyage. La contrée qu'ils vont parcourir, une île jamais nommée, est parfaitement reconnaissable. C'est l'Irlande, merveilleusement décrite ici, avec ses landes de bruyères, les jetées de ses ports lancées vers le large pour enlacer la mer, ses sentiers parmi les tourbières, les écluses du canal de Dublin, tout un paysage si cher à Samuel Beckett et si souvent présent en filigrane dans toute son oeuvre.
Le but du voyage de Mercier et Camier n'est guère précis. Il s'agit « d'aller de l'avant ». Ils sont en quête d'un ailleurs qui, par nature même, s'abolit dès qu'il est atteint. Leurs préparatifs ont été extrêmement minutieux, mais rien ne se passe tout à fait comme prévu. Il faut d'abord parvenir à partir, ce qui n'est pas une mince affaire. Il faudra ensuite rebrousser chemin pour moins mal se remettre en route derechef. Il pleuvra énormément tout au long du voyage. Ils n'ont qu'un seul imperméable à se partager et, après maints efforts, leur parapluie refusera définitivement de s'ouvrir. Leur unique bicyclette va bientôt être réduite à peu de chose : on a volé les deux roues. Cependant, mille embûches ne peuvent les faire renoncer à quitter la ville. Mercier et Camier vont nous entraîner par monts et par vaux, et d'auberges en troquets où le whisky redonne courage. C'est qu'il faut du courage pour affronter leurs rencontres souvent périlleuses avec des personnages extravagants, cocasses ou inquiétants, voire hostiles, au point qu'un meurtre sera commis. De quiproquos en malentendus, de querelles en réconciliations, ainsi va le constant dialogue entre Mercier et Camier qui devisent et divaguent chemin faisant.
Mercier et Camier sont unis dans l'épreuve et, si différents que soient leurs caractères, ils semblent à jamais indissociables. Cette solidarité survivra-t-elle aux péripéties du voyage ? Où vont-ils aboutir et peuvent-ils demeurer inchangés au terme d'une pérégrination si mouvementée ?
Écrit en français en 1946, Mercier et Camier est paru en 1970.25 prêts
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LCPLe Tramway
Claude Simon
- Minuit
- Double
- 9782707342249
Un tramway relie une ville de province à la plage voisine, distante d'une quinzaine de kilomètres. Aux heures matinales, il fait accessoirement office de ramassage scolaire. Ses allées et venues d'un terminus à l'autre entre les ondulations des vignes ponctuent le cours des vies, avec leurs menus ou cruels événements. Les lieux où se déroule l'action sont principalement le bord de mer, une maison de campagne, la ville qui peu à peu se modernise, un court de tennis. Dans sa fragilité, la vie s'acharne par ailleurs à poursuivre son cours à travers les dédales des couloirs et des pavillons d'un hôpital, et d'infimes coïncidences amènent parfois les deux trajets à se confondre.
« Pas de psychologie chez Claude Simon : c'est l'écriture, et elle seule, qui prend en charge cette fragile renaissance au monde dans la proximité de la mort. L'écriture trace donc un chemin, un itinéraire, celui du tramway qui menait, pendant 15 kilomètres, les voyageurs du centre de Perpignan aux villas bourgeoises de la côte lorsque l'écrivain était enfant. Que ce parcours soit aussi initiatique - initiation à un non-savoir, celui de la mort -, les premières pages du livre nous en persuadent. » (Pierre Lepape, Le Monde)
Publié en 2001, Le Tramway est le dernier roman de Claude Simon.25 prêts
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LCPQui a tué Roger Ackroyd ?
Pierre Bayard
- Minuit
- Double
- 9782707341952
Même s'ils n'ont pas lu le chef-d'oeuvre d'Agatha Christie, Le Meurtre de Roger Ackroyd, de nombreux lecteurs, surtout parmi les amateurs de romans policiers, connaissent le procédé qui l'a rendu célèbre et croient pouvoir affirmer : l'assassin est le narrateur.
Mais est-ce si sûr ? Comment se fier à un texte où les contradictions abondent et qui s'organise autour d'un récit unique, celui du prétendu criminel ? Et qui peut dire qu'Hercule Poirot, dans son euphorie interprétative, ne s'est pas lourdement trompé, laissant le coupable impuni ?
Roman policier sur un roman policier, cet essai, tout en reprenant minutieusement l'enquête et en démasquant le véritable assassin, s'inspire de l'oeuvre d'Agatha Christie pour réfléchir sur ce qui constitue la limite et le risque de toute lecture : le délire d'interprétation.
« Le plus excitant roman policier d'énigme de l'année et un essai subtil sur la narration et la lecture, sur leurs limites, leurs périls, leurs délires, au premier rang desquels le délire d'interprétation. » (Josyane Savigneau, Le Monde)25 prêts
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